Emiliano Zapata : Histoires de guérilla !

L'AUBE DE LA RÉVOLUTION

Emiliano Zapata Salazar dit El Caudillo del Sur (8 août 1879 - 10 avril 1919) fut l'un des principaux acteurs de la révolution de 1910 au Mexique contre le président Porfirio Díaz, puis de la guerre civile qui suivit la chute et l'exil de celui-ci.

Emiliano Zapata, est né à San Miguel Anenecuilco, village de l'État de Morelos (4958 km2 - 0,25% du territoire national à l'époque le premier producteur mondial de sucre de canne) peuplé en 1910 de 180000 habitants qui représentaient en 1910 le 1,2 % de la population du Mexique), situé au sud de la capitale du Mexique. Il est le fils de Gabriel Zapata et de Cleofas Salazar.

La famille de Zapata, avait attteint un certain niveau d'aisance, le capital personnel d'Emiliano Zapata en 1910 était évalué à 3000 pesos or (équivalent exact de 15000 francs or) . Elle posséda toujours ses propres terres (ranchero),. En fait, les générations précédentes avaient été porfirista (partisans de Díaz). Zapata a d'ailleurs toujours été d'un homme bien habillé, vêtu comme le voulait la classe sociale qu'il représentait, il ne s'agissait nullement d'être « costumé » en apparaissant aux corridas et rodéos habillé en charro, mais de se faire respecter,. Bien que son attrait pour les beaux vêtements l'eût plutôt fait ressembler aux riches hacendados eux aussi des indigènes ou des métis mais la plupart de temps d'origine européenne qui contrôlaient les terres, bien que ceux ci affectionnassent une mode plus « parisienne », il conserva toujours l'affection voire l'admiration des habitants de son village, Anenecuilco , si bien qu'à l'âge de trente ans, Emiliano parvint à la tête du comité de défense, un poste qui fit de lui le porte-parole pour la défense des intérêts de son village.

Emiliano Zapata se "maria" au moins 27 fois, son dernier mariage fut le seul qui prit une apparence légale possédait en outre une espèce de harem, composé de femme blanches, métisses et indigènes et il portait deux gros revolvers et une machette, outil agricole qui lui servait aussi bien pour corriger ses enfants, que pour battre ses femmes ou faire sauter une tête...}

Histoires de guérilla - De Zapata aux Zapatistes - Reportage Arte - (1997)

À l'époque, le Mexique était gouverné par le général Porfirio Díaz qui accéda au pouvoir en 1876.

Après le départ de Santa Anna en 1855 une nouvelle constitution fut promulguée en 1857 par le congrès de prédominance juariste. Après une guerre de trois ans contre les conservateurs (1858-1860) les libéraux (juaristes) promulguèrent des lois de nationalisation des biens ecclésiastiques qui dépouillèrent l'Église catholique de ses terres qui furent achetées à bas prix après la chute de l'Empire de Maximilien (qui protégeait personnellement le village d'Anenecuilco, une de ses maîtresses indigènes habitant non loin) en 1867, par des spéculateurs issus des milieux juaristes libéraux vainqueurs et des propriétaires terriens Maximilien fit publier un décret qui reconnaissait la personnalité juridique des villages pour défendre leurs intérêts et exiger la restitution des leurs terres. Le 16 septembre 1866 il fait publier une loi agraire qui parle de restitution et de dotation de terres et qui en son essence est en avance de 50 ans sur la Constitution de 1917. Cette loi ne dura pas plus longtemps que le second empire mexicain. De plus cette nouvelle constitution ne garantissant plus la propriété collective des terres appartenant aux villages, les hacendados en profitèrent pour s'emparer peu à peu de la plupart d'entre elles, raflant au passage les petites et moyennes exploitations individuelles. En juin 1874 déjà, José Zapata, « gouverneur » d'Anenecuilco et natif de Mapaztlán, écrivait à Porfirio Díaz :

« Les plantations de canne à sucre sont comme une maladie maligne qui s'étend et détruit, et fait disparaître tout pour prendre possession de terres et encore de terres avec une soif insatiable. »

En 1910 le Mexique comptait officiellement 15 160 369 habitants dont 80% vivaient à la campagne Des élections devant avoir lieu en 1910, Díaz se représenta. Certains politiciens, vu le grand âge de celui-ci et la lassitude engendrée par une si longue période de pouvoir, tentèrent leur chance, comme le plus connu Francisco I. Madero, en qui les politiciens américains voyaient un successeur plus docile que Díaz.

Emiliano Zapata fut consrit le 11 février 1910 au 9ème régiment de cavalerie à Cuernavaca et placé sous les ordres du colonel Bouquet. Il fut démobilisé le 29 mars 1910. Il avait le grade de soldat. Contrairement à une légende Zapata n'a pas servi en 1908 sous les ordres de Pablo Escandon. Le premier acte politique de Zapata se situe en 1909, année ou il appuya le candidat de l'opposition Patricio Leyva au poste de gouverneur du Morelos. Zapata exerça la fonction de "calpuleque" qui lui permettait de parler au nom de tous. Le calpuleque avait pour fonction de répartir chaque année les terres des villages, de répartir les récoltes, il devait être d'une intégrité absolue il jouissait ainsi de la confiance de tous. Il s'impliqua dans la lutte des villageois spoliés par de puissants investisseurs mexicains et étrangers. Il supervisa alors la restitution pacifique des terres de certaines haciendas à leurs légitimes propriétaires. En mai 1910 il prit par la force des terres à Villa de Ayala. Il fut alors acteur de nombreux conflits opposant les villageois entre eux et aux propriétaires souvent absents et aux gérants des haciendas, des planteurs de canne à sucre, à propos de l'accaparement des terres des villages et fut témoin des brutalités commises par les rurales, police formée par des gens du crû mais au service des hacendados.

Durant de nombreuses années, il milita avec persévérance pour les droits des villageois. Il commença par établir grâce à des actes datant de la colonie espagnole les droits des paysans sur des terrains objets de disputes. Puis, il essaya de convaincre le gouverneur de l'État de faire rendre les terres à leurs propriétaires légitimes, mais désolé par l'inertie dont faisaient preuve les autorités et par celle des tribunaux de la République qui, orgueilleusement, ne reconnaissaient pas les titres de propriété datant des rois d'Espagne, il s'arma pour prendre possession des terres disputées.

À cette époque, Porfirio Díaz était menacé par la candidature de Francisco I. Madero. Zapata s'allia alors à Madero (un démocrate libéral) qui passait pour celui qui permettrait un changement profond au Mexique. En janvier 1910 il fut mis en prison trois jours sous prétexte d'ébriété publique, mais en réalité pour l'obliger à retourner dans l'armée [réf. nécessaire]. Il ne fut libéré de servir qu'en mars par l'intervention d'un puissant hacendado qui l'avait employé et qui avait de l'estime pour lui, don Ignacio "Nachito" de la Torre y Mier beau-fils de don Porfirio Diaz (il avait épousé Amada Diaz le 16 janvier 1888)... LIRE LA SUITE SUR : Wikipédia

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