
Le Crépuscule des Celtes !
MERLIN
Les Celtes constituent une civilisation protohistorique de peuples Indo-européens migrants à travers toute l’Europe et vers l’Asie. L’expansion celte en Europe s'est faite à partir de la Bohême. La culture celte a connu son apogée entre les VIIIe et IIIe siècle av. J.-C. Les Celtes possèdent une culture riche qui sut s’épanouir pendant les Âges du fer et développer un art tendant à l'abstraction dont la valeur est aujourd'hui reconnue. La culture celte survécut jusqu'au Moyen Âge en Irlande, avant de disparaître avec l'évangélisation de l'île par saint Patrick au Ve siècle.
Ne connaissant pas d'unité politique, les Celtes formaient une myriade de peuples possédant des lois, des coutumes et des rites différents, mais partageaient une même structure sociale et une religion commune. On les connait essentiellement à travers les textes antiques grecs et romains (en particulier grâce à César) et les textes médiévaux des clercs gallois et irlandais qui nous ont transmis une abondante littérature, traitant des mythologies celtiques, des vertus royales et des faits héroïques.
C'est probablement leur incapacité à s'unir et à fonder des entités politiques plus vastes que la cité ou la confédération de peuples qui les a perdus : il semble qu'à l'instar des Grecs archaïques, les Celtes aient eu horreur du centralisme et n'aient connu que des alliances temporaires, fondées sur le clientélisme (voir l'article « Gaulois »).
L'histoire des Celtes est marquée par une succession de conquêtes et de migrations (jusqu'au IIe siècle av. J.-C.) qui les menèrent jusqu'en Asie mineure.
La civilisation celtique disparait par acculturation après les conquêtes romaines, hormis dans les îles britanniques et particulièrement en Écosse et en Irlande.
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Compte tenu de la durée de la civilisation des Celtes, qui s'étend de la protohistoire jusqu'au Moyen Âge, et compte tenu des dimensions de l'espace géographique que les Celtes occupèrent en Europe, il convient avant d'aborder la question du peuplement celtique de rappeler quelles sont les limites connues et communément admises pour le monde « celtique » (la koinè celtique).
Les sources les plus anciennes mentionnent les Celtes, habitant les régions qui vont des Colonnes d'Hercule jusqu'au Danube au milieu du Ve siècle av. J.-C., c'est-à-dire à peu de choses près la péninsule ibérique, la France du nord mais également méditerranéenne , le nord de l'Italie, l'Allemagne et l'Autriche (où la présence de populations à caractère celtique est attestée).
C'est à la fin du IVe siècle av. J.-C. qu'apparaît, encore dans les sources grecques, le terme « Galates » pour désigner précisément les Celtes réunis sous l'autorité d'un Brennos (chef) qui se heurtent aux Grecs à partir de -310 (invasions menées entre autre par le chef Molistomos) traversent non sans laisser de traces les Balkans et gagnent l'Asie près de Byzance. Le contexte dans lequel ce nom est utilisé laisse penser que les intéressés se nommaient ainsi.
Près de deux siècles et demi après, Jules César mentionne les Gaulois, qui se nomment Celtes dans leur langue et qui habitent une partie de la Gaule (les deux autres parties étant peuplées par les Aquitains et par les Belges).
Point commun de ces trois témoignages qui reflètent par ailleurs des réalités et des objectifs différents, l'existence des Celtes est attestée durant ces siècles qui, d'Hérodote à César, constituent ce que les archéologues ont nommé « civilisation de la Tène » (du site de La Tène, sur la Thielle, en Suisse).
À ce « domaine celtique » attesté par les sources historiques, il faut ajouter l'île de Bretagne, également conquise peu après par les Romains et dont César mentionnait la spécificité par rapport à la Gaule. Il faut, enfin, ajouter l'Irlande, de l'âge du fer jusqu'au haut Moyen Âge, telle que la révèlent l'archéologie et la tradition, les textes chrétiens insulaires de cette dernière période.
Mais l’apparition du « phénomène » celtique (ou proto-celtique) est plus ancien que les premières mentions écrites. Pour l’archéologue Venceslas Kruta, « Le groupe proto-celtique devait avoir occupé au IIe millénaire av. J.-C. de vastes territoires de l’Europe centrale et occidentale, depuis la Bohême méridionale et la partie occidentale de l’Autriche, jusqu’au régions atlantiques »
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Dès que l'on aborde le domaine celtique, que ce soit au niveau de la civilisation, de la religion ou de la mythologie, on se trouve inévitablement confronté au problème des sources. Les druides, qui représentent la classe sacerdotale (première fonction de l'idéologie tripartite indo-européenne mise en lumière par Georges Dumézil), ont systématiquement privilégié une transmission orale de leur savoir, induisant la mémorisation de milliers de vers. On retrouve régulièrement l'argument selon lequel la parole écrite est une parole morte ; peut-être était-ce aussi un moyen d'éviter que leurs idées soient détournées. Notons que les Celtes n'ignoraient pas l'écriture puisque nous possédons des inscriptions utilisant l'alphabet grec et qu'ils ont inventé un système particulier de notation : l'écriture oghamique.
Deux types de sources nous livrent des informations générales. Tout d’abord, leurs contemporains, parmi lesquels on peut citer, à titre d’exemple : Diodore de Sicile (Bibliothèque historique), Strabon (Géographie), Pomponius Mela (De Chorographia), Lucain (La Pharsale), Pline l'Ancien (Histoire naturelle) et surtout Jules César avec les Commentaires sur la Guerre des Gaules. Ces témoignages donnent souvent une image négative des peuples celtes, compte tenu des relations belliqueuses qu’ils entretenaient, et la méconnaissance de leurs voisins. Prenant les précautions qui s’imposent, l'étude s’avère instructive.
La deuxième source est beaucoup plus tardive puisqu'il s’agit de la consignation par les clercs du Moyen-Âge, des traditions orales en Irlande. Cette littérature, dont la rédaction s'étale du VIIIe siècle au XVe siècle, vient opportunément confirmer et compléter les résultats des études des sources antiques. Ils retranscrivent les mythes et épopées de l'Irlande celtique, qui se sont transmis oralement de générations en générations. Toujours à titre d'exemple, on peut retenir : le Cath Maighe Tuireadh (Bataille de Mag Tured), le Tochmarc Etaine (Courtise d’Etain), la Táin Bó Cúailnge (Razzia des Vaches de Cooley), le Lebor Gabála Érenn (Livre des Conquêtes d'Irlande) et les Mabinogion gallois. Là, la difficulté est d'une autre nature : les collecteurs transcripteurs ont affublé tous ces mythes d'un vernis chrétien, sous lequel l'étude découvre le substrat celtique original.
C'est tout le travail des philologues de dégager la matière primitive de la mythologie celtique, tout en se situant dans le contexte indo-européen.
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On ne connaît pas le ou les noms par lequel les Celtes se désignaient eux-mêmes en tant que peuple, si tant est qu'ils le faisaient. Le mot « celte » nous est parvenu par les civilisations externes qui les ont côtoyés. Parmi les principaux témoignages. LIRE LA SUITE SUR : Wikipédia
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